Palenque/Campeche
Jour 8 : Palenque - Campeche (365 km - 5h00)
Petit déjeuner américain. Visite des ruines de Palenque perdues au milieu d'une végétation luxuriante. Les proportions harmonieuses de l'architecture et la force mystérieuse de la forêt font de Palenque l'une des plus belles cités mayas de l'Amérique Centrale. Incursion dans la jungle du Chiapas. Déjeuner sous une paillotte. Route pour Campeche, seule ville fortifieé au Mexique. Découverte du fameux Malecon (jetée, promenade) et du centre historique aux nombreuses ruelles pavées et anciennes demeures coloniales. Dîner dans un restaurant local ... Nuit à l'hôtel Plaza Campeche.
Les ruines de Palenque
A 150 km de Villahermosa et à 189 km au nord de San Cristobal de las Casas, se trouve l'un des ensembles les plus remarquables de l'architecture maya classique. Edifiée sur les contreforts d'une sierra recouverte de jungle et dominant une vaste plaine humide, Palenque est l'une des portes d'accès à l'univers encore mystérieux d'une des plus grandes cultures d'Amérique : la culture maya.
Les Mayas concevaient l'univers comme un ensemble de plans superposés. La terre, de forme carrée, était soutenue à chaque coin par des "Bacabs" placés aux points cardinaux, caractérisés par une couleur déterminée. Au-dessus, 13 cieux, les Oxlahuntiku, formaient une espèce de voûte brisée, composée de six niveaux ascendants correspondant au soleil matinal, un palier (le soleil à son zénith) et six niveaux descendants (le soleil vespéral). Au-dessous, 9 enfers ou infra-mondes : les Bolontiku, 4 descendants, un palier, et 4 ascendants. Chacun des cieux et des enfers était la résidence d'une divinité qui se divisait en deux, parfois en quatre personnages ou aspects, accompagnés d'une divinité féminine aux caractéristiques similaires. Au-dessus des cieux, d'autres manifestations, comme certaines étoiles, les comètes et les galaxies (la voie lactée était représentée comme un iguane ou un serpent qui se déroulait dans le ciel), et au-dessous, soutenant l'univers, un autre monstre en forme de crocodile qui flottait sur les eaux primordiales. Les Oxlahuntiku et les Bolontiku soutenaient un combat continu où dominaient toujours les dieux de la mort. Mais la mort n'était conçue que comme l'antécédent de la vie qui recommençait au niveau suivant le matin, avec le soleil. Le dernier enfer, le Xibalba, était ainsi le prélude de la renaissance.
L'univers physique des Mayas n'était bien souvent qu'une représentation matérielle de cette cosmovision, et beaucoup de villes se divisaient ainsi en 4 quartiers groupés autour d'un centre. De même, les ensembles sont formés par une place entourée de 4 constructions où l'orientation joue un rôle très important.
L'univers politique maya était, lui aussi, une carte du cosmos dont selon certains chercheurs, Tikal était le centre. Copán, à l'est, la ville où naît la vie, et Palenque, à l'ouest, en direction du soleil couchant, l'endroit le plus proche de l'inframonde. Palenque, par ses nombreuses tombes, est considérée par certains comme une nécropole sacrée. Pour les Mayas, être vivant, posséder la vie, c'était aussi posséder la mort.
Faisant partie d'un ensemble qui s'étire sur 6 à 8 km, la zone cérémonielle couvre une surface de 500 m sur 300 m.Palenque connut son apogée entre le VIIème et le IXème siècles, avant de périr comme toutes les villes mayas, pour des raisons encore mal connues.
L'abondance des inscriptions trouvées dans la tombe et les autres monuments de Palenque a permis de traduire certains glyphes et d'interpréter certains textes à contenu historique, en particulier les noms des rois qui ont gouverné cette ville. Dans la tombe du roi Pakal ont été retrouvés les portraits et les noms de ses ancêtres, ainsi que les dates de leurs règnes.
Pakal, le roi au pied-bot si souvent représenté dans les sculptures, fut le grand constructeur de la ville. Il régna de 615 à 683, et son fils Kan Balam lui succéda. Celui-ci avait six doigts aux mains et aux pieds. La dynastie paraît avoir commencé en 501 avec Chaacal I, né en 465 et mort en 524.
Les fouilles archéologiques ont confirmé les contenus et les dates des inscriptions. Aucun monument antérieur au VIème siècle n'a été retrouvé, mais le site était déjà vraisemblablement occupé, comme le démontre la présence de céramiques locales et importées du Peten.
Les premières constructions correspondent au groupe nord (différents temples, dont celui du Comte, en souvenir du baron de Waldeck qui y séjourna, le Jeu de Balle, et les premières étapes du Palais), puis vint l'époque de splendeur pendant laquelle fut terminé le Palais, et construits les temples des Croix, celui du Soleil et celui des inscriptions qui contient la tombe de Pakal. Peu après, des influences externes se firent sentir et, au début du IXème siècle, Palenque subit le déclin des villes mayas.