Inde - Géographie

L'Inde occupe la majeure partie du sous-continent indien, qui est placé entre la plaque indienne et la partie nord-ouest de la plaque indo-australienne. Une partie du territoire des États du nord et du nord-est de l’Inde est située dans la chaîne de l'Himalaya. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est occupé par la zone fertile de la plaine indo-gangétique. Dans la partie occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve le désert du Thar. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du plateau péninsulaire du Deccan, flanqué de deux massifs côtiers au relief accidenté, les Ghats occidentaux et les Ghats orientaux.

De grands fleuves et rivières, tels le Gange, le Brahmapoutre, la Yamuna, la Godavari, la Narmada, la Kaveri traversent le pays. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : les îles Laquedives, en mer des Laquedives, qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la chaîne volcanique des îles d’Andaman et de Nicobar, en mer d'Andaman, au sud-est, et les Sundarbans dans le delta du Gange au Bengale occidental. Le climat de l'Inde varie, de tropical dans le sud à plus tempéré dans le nord de l'Himalaya et où les régions montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver.

Le climat de l'Inde est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L'Himalaya, et les montagnes de l'Hindou Kouch au Pakistan, font obstacle aux vents catabatiques venus d'Asie centrale et les empêchent ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions situées à la même latitude. Le désert du Thar, quant à lui, attire les vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde.

La superficie de l'Inde est de 3 287 263 km2.

Délimitées par le Pakistan, la Chine, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, les frontières indiennes sont longues de 15 168 km.

Environnement

Ressources en eau

L'Inde est une zone en déficit hydrique. 230 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque année en Inde.

La plaine du Pendjab, à cheval entre l'Inde et le Pakistan, présente un déficit en eau qui concerne l'ensemble de l'Inde, car on y cultive du blé en hiver et du riz en été, avec un surplus qui s'exporte dans les autres États de l'Inde. Dans cette région d'agriculture irriguée, les paysans puisent de l'eau dans la nappe phréatique, dont le niveau baisse de 0,6 mètre par an. Selon la Banque mondiale, 60 % des nappes phréatiques de l'Inde seront dans une situation « critique » d'ici 2034.

Au niveau national, les activités agricoles sont les principales consommatrices d'eau souterraine, représentant 85 % de l'eau extraite du sous-sol. La politique d'électricité gratuite ou à bas prix mise en place par les gouvernements des États indiens incite en effet les agriculteurs à privilégier l'extraction des eaux souterraines grâce à un système de pompage pour irriguer leurs cultures.

L'eau souterraine, source de 40 % des besoins en eau de l'Inde, s'épuise rapidement selon un rapport publié en 2018 par un organisme gouvernemental. Vingt et une villes indiennes - dont Delhi, Bangalore, Madras et Hyderabad - devraient manquer d'eau souterraine dès 2021, et 40 % de la population indienne n'aura pas un accès suffisant à l'eau potable en 2030.

Faune et flore

Située dans l'écozone Indomalaise, l'Inde abrite une grande biodiversité : 7,6 % des mammifères, 12,6 % des oiseaux, 6,2 % des reptiles, et des 6,0 % des plantes à fleurs vivant sur la Terre s'y trouvent. Elle possède beaucoup d'écorégions, comme les forêts de Shola, qui présentent des taux extrêmement élevés d'endémisme : au total, 33 % des espèces de plantes indiennes sont des espèces endémiques. La couverture de la forêt indienne s'étend de la forêt tropicale des îles Andaman, des Ghats occidentaux, et de l'Inde du nord-est jusqu'aux forêts de conifères tempérées de l'Himalaya. Entre ces extrémités se situent la forêt tropicale humide de l'Inde orientale, dominée par le sal ; la forêt tropophile de l'Inde centrale et méridionale, dominée par le teck ; ainsi que la forêt épineuse du Deccan central et de la plaine du Gange occidentale, dominée par l'acacia mimosa. On compte parmi les arbres importants le neem aux propriétés médicinales, largement utilisé pour des remèdes en phytothérapie rurale. Le figuier des pagodes, visible sur les sceaux de Mohenjo-daro, a ombragé le Gautama Bouddha pendant qu'il atteignait le Nirvana.

Beaucoup d'espèces indiennes descendent directement des taxons provenant du supercontinent Gondwana, duquel l'Inde est originaire. Le supercontinent Laurasia a permis un large échange d'espèces lors de son mouvement en direction de la plaque indienne, et de leur collision. Cependant, le volcanisme et les changements climatiques survenus il y a 20 millions d'années ont causé l'extinction de beaucoup de formes endémiques en Inde. Peu après, les mammifères entrèrent en Inde depuis l'Asie au cours de deux passages zoogéographiques de chaque côté de l'Himalaya naissant. En conséquence de cela, on compte parmi les espèces indiennes seulement 12,6 % de mammifères et 4,5 % d'oiseaux qui sont des espèces endémiques, contrastant avec les 45,8 % de reptiles et 55,8 % d'amphibiens. Les endémiques notables sont le singe semnopithèque du Nilgiri et le crapaud brun ou carmin de l'espèce bufo beddomii des Ghats occidentaux. L'Inde contient 172 soit 2,9 % d'espèces menacées selon l'UICN, parmi lesquelles on retrouve le lion asiatique, le tigre du Bengale, et le vautour chaugoun indien, qui fut très proche de l'extinction à cause d'ingestion de charognes de bétail traités au diclofénac.

Depuis les dernières décennies, la faune de l'Inde a été sérieusement menacée par la forte augmentation démographique humaine. Pour contrer cela, le gouvernement a considérablement étendu sa liste des secteurs protégés et des parcs nationaux (liste initialement établie en 1935). En 1972, l'Inde a mis en place un plan de sauvegarde de la faune, et un projet spécialement consacré à la préservation du tigre et de son habitat naturel. Ce plan de sauvegarde fut étendu par d'autres protections fédérales promulguées dans les années 1980. En plus des 500 zones de sauvegarde de la faune, l'Inde accueille maintenant 14 réserves de biosphère, dont 4 font partie du réseau mondial des réserves de biosphère. 25 zones humides sont protégées par la convention de Ramsar. La population de tigres en Inde est passée de 40 000 en 1947 à 3 000 en 2021 ; ce nombre représente 75 % de la population totale dans le monde de ces animaux

 

Démographie, langues et religions

Selon les projections de l'ONU pour 2021, l'Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde et compte près de 1 393 409 000 habitants, dont 215 millions dans l'Uttar Pradesh (Kanpur, Agra) et 120 millions dans le Maharashtra (Bombay, Pune).

C'est un pays jeune avec 790 millions de personnes de moins de 25 ans. En 2004, un Indien sur deux avait moins de 25 ans et 70 % de la population habitait à la campagne.

Selon les dernières prévisions, le 26 avril 2023, l'Inde aurait dépassé la Chine pour devenir le pays le plus peuplé du monde avec 1,428 6 milliards d'habitants.

Année

Population

1951

361 088 000

1961

439 235 000

+ 21,6

1971

548 160 000

+ 24,8

1981

683 329 000

+ 24,7

1991

846 421 000

+ 23,9

2001

1 028 737 000

+ 21,5

2011

1 210 193 000

+ 17,6

Cinq ans à peine après l'Indépendance, en 1947, l'Inde fut le premier pays à mettre en place une politique de contrôle de la population. Depuis, le gouvernement s'est fixé des objectifs ambitieux aussi régulièrement qu'il les a manqués. L'Inde, du fait de la nature démocratique de son régime politique, axe sa politique sur la responsabilisation individuelle, avec par exemple des centres d'information sur la contraception. Cette politique non contraignante diffère de celle de l'enfant unique de la Chine. Adoptée en 2000, une politique nationale appelait le pays à atteindre avant 2010 le seuil de renouvellement de 2,1. Il n'y parviendra sans doute pas avant une décennie au moins. Les facteurs qui semblent avoir eu le plus d'impact sur la natalité semblent être l'amélioration générale du niveau de vie ainsi que l'alphabétisation des femmes dans certains États (par exemple, au Kérala).

Ainsi, l'Inde connaît une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d'environ dix-neuf millions d'individus par an (conséquence d'une fécondité de 2,4 enfants par femme en moyenne, contre 1,5 pour la Chine). L'espérance de vie est passée de 38 ans en 1952 à 64 ans en 2011.

Néanmoins, l'Inde est aujourd'hui confrontée à un phénomène problématique : la baisse du nombre de femmes par rapport au nombre d'hommes, en raison de l'élimination prénatale des fœtus féminins. Le ratio dans la population est de l'ordre de neuf femmes pour dix hommes. Dans certaines parties de l'Inde, il n'y a plus que huit femmes pour dix hommes.

En conséquence, de nombreux hommes vivent aujourd'hui un célibat forcé, en même temps que se développent de vastes trafics de filles à marier étrangères, que l'on fait venir des Philippines, de Birmanie ou d'Indonésie.

La cause souvent avancée pour expliquer l'élimination des fœtus féminins est d'ordre socioculturel : le destin d'une fille en Inde est de quitter sa famille à son mariage pour vivre dans celle de son époux et contribuer ainsi à enrichir le foyer de ses beaux-parents.

En outre, la famille de la fiancée doit s'acquitter d'une dot envers la belle-famille, pratique autrefois circonscrite aux familles de caste brahmane mais qui tend à s'étendre à l'ensemble de la population malgré une loi l'interdisant, et qui donne parfois lieu à des abus. Son versement peut ainsi entraîner de graves difficultés financières, voire la ruine, pour la famille de la mariée. Les cas de meurtres de jeunes mariées perpétrés par leur belle-famille sont souvent dénoncés dans la presse indienne et sont présentés comme la conséquence d'un défaut de paiement de la dot par leur famille d'origine.

En 2006, on estimait ainsi officiellement qu'un cas de meurtre lié à la dot était rapporté à la police toutes les 77 minutes, soit près de 6 800 jeunes mariées, insuffisamment dotées, assassinées par an.

Avec 1 210 193 422 habitants déclarés dans le rapport de recensement provisoire de 2011, l'Inde était le deuxième pays le plus peuplé du monde. Sa population a augmenté de 17,64 % entre 2001 et 2011, contre une croissance de 21,54 % au cours de la décennie précédente (1991-2001). Le sex-ratio humain, selon le recensement de 2011, est de 940 femmes pour 1 000 hommes. L'âge médian était de 28,7 202. Le premier recensement postcolonial, réalisé en 1951, dénombrait 361 millions de personnes. Les progrès médicaux réalisés au cours des 50 dernières années ainsi que l'augmentation de la productivité agricole provoquée par la « Révolution verte » ont entraîné une croissance rapide de la population indienne.

L'espérance de vie en Inde est de 70 ans : 71,5 ans pour les femmes et 68,7 ans pour les hommes. Il y a environ 93 médecins pour 100 000 habitants. La migration des zones rurales vers les zones urbaines a constitué une dynamique importante dans l'histoire récente de l'Inde. Le nombre de personnes vivant dans les zones urbaines a augmenté de 31,2 % entre 1991 et 2001. Pourtant, en 2001, plus de 70 % vivaient encore dans les zones rurales. Le niveau d'urbanisation a encore augmenté, passant de 27,81 % lors du recensement de 2001 à 31,16 % lors du recensement de 2011. Le ralentissement du taux de croissance démographique global est dû à la forte baisse du taux de croissance dans les zones rurales depuis 1991. Selon le recensement de 2011, il existe plus de 53 millions d'agglomérations urbaines en Inde ; parmi eux Mumbai, Delhi, Calcutta, Chennai, Bangalore, Hyderabad et Ahmedabad, par ordre décroissant de population. Le taux d'alphabétisation en 2011 était de 74,04 % : 65,46 % chez les femmes et 82,14 % chez les hommes. L'écart d'alphabétisation entre zones rurales et urbaines, qui était de 21,2 points de pourcentage en 2001, est tombé à 16,1 points de pourcentage en 2011. L’amélioration du taux d’alphabétisation en milieu rural est deux fois supérieure à celle des zones urbaines.

Le Kerala est l'État le plus alphabétisé avec un taux d'alphabétisation de 93,91 % ; tandis que le Bihar est le moins avec 63,82 %.

Parmi les locuteurs des langues indiennes, 74 % parlent les langues indo-aryennes, la branche la plus orientale des langues indo-européennes ; 24 % parlent des langues dravidiennes, indigènes d'Asie du Sud et largement parlées avant la diffusion des langues indo-aryennes et 2 % parlent des langues austroasiatiques ou des langues sino-tibétaines . L'Inde n'a pas de langue nationale. L'hindi, avec le plus grand nombre de locuteurs, est la langue officielle du gouvernement. L'anglais est largement utilisé dans les affaires et l'administration et a le statut de « langue officielle subsidiaire » ; il est important dans l'éducation, notamment en tant que moyen d'enseignement supérieur. Chaque État et territoire de l'Union possède une ou plusieurs langues officielles, et la constitution reconnaît notamment 22 « langues programmées ».

Le recensement de 2011 a révélé que la religion en Inde comptant le plus grand nombre d'adeptes était l'hindouisme (79,80 % de la population), suivi de l'islam (14,23 %) ; les autres étaient le christianisme (2,30 %), le sikhisme (1,72 %), le bouddhisme (0,70 %), le jaïnisme (0,36 %) et d'autres (0,9 %). L’Inde possède la troisième plus grande population musulmane, la plus importante pour un pays à majorité non musulmane.

Mes sources : Wikipédia